jeudi 26 février 2015

FAURE VERS UN TROISIEME MANDAT


Togo : Gnassingbé brigue un troisième mandat


Le président togoalais Faure Gnassingbé, le 25 février 2015, lors de la  convention d'investiture à Kara, à 420 km au nord de Lomé.
Le président togolais Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis dix ans, a été investi mercredi 25 février par son parti pour la prochaine élection présidentielle, au grand dam de l'opposition et la société civile qui veulent l'empêcher de briguer un troisième mandat.
« La convention nationale a unanimement choisi de vous investir vous, Faure Gnassingbé, comme candidat de notre grand parti, à la prochaine élection présidentielle », a déclaré Georges Aïdam, le premier vice-président du parti Unir (Union pour la République), dont 700 délégués étaient réunis pour une convention d'investiture à Kara, à 420 km au nord de Lomé. « Je dis oui, oui parce que je compte sur Dieu, et parce que vous êtes à mes côtés. Je dis oui, car je suis convaincu qu'ensemble, nous saurons nous montrer à la hauteur de la confiance que les Togolais placent en nous », a répondu Faure Gnassingbé.
Faure Gnassingbé a été porté au pouvoir par l'armée en 2005 à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadema. L'opposition et la société civile veulent l'empêcher de briguer un troisième mandat à l'élection prévue le 15 avril. Mais plusieurs candidats de l'opposition entendent se présenter à cette élection à un seul tour. Le slogan lancé mercredi en ouverture de la convention du parti majoritaire se veut explicite en prenant le contrepied de l'opposition désunie : « Quand on est uni, on est fort derrière le président Faure ».

La constitution ne fixe aucune limitation de mandats

Sept personnalités ont déjà annoncé leur candidature. Parmi elles figurent Jean-Pierre Fabre, chef de l'opposition, Kofi Yamgnane, un Franco-Togolais ayant été secrétaire d'Etat du président français François Mitterrand, ainsi qu'Alberto Olympio, homme d'affaires et petit-neveu du premier président togolais Sylvanus Olympio, assassiné lors d'un coup d'Etat en 1963.
Après avoir mené un coup d'Etat en 1967, le général Gnassingbé Eyadema dirige sans partage le Togo pendant 38 ans. Son fils, mis en place par l'armée à la mort de son père en 2005, a été élu président la même année, puis réélu en 2010, lors de scrutins contestés par l'opposition. En 2005, les violences électorales avaient fait, selon l'ONU, « entre 400 et 500 morts ».
Après des études de finances et de gestion en France et aux Etats-Unis, Faure Gnassingbé était rentré au Togo au milieu des années 1990 pour devenir le « grand argentier » et conseiller financier de son père. Discret et timide, réputé habile, il avait provoqué fin 2014 la colère de l'opposition et de la société civile en n'excluant pas de briguer un troisième quinquennat. La Constitution togolaise le lui permet car elle ne fixe plus aucune limitation des mandats présidentiels depuis que son père avait supprimé cette restriction en 2002.

Une opposition très divisée

Les principaux partis de l'opposition ont tenté ces derniers mois de barrer la route à cette troisième candidature, sans succès. Un premier projet de loi de réformes politiques visant à limiter le nombre de mandats présidentiels a été rejeté en juin 2014 par le parlement, où le parti au pouvoir est majoritaire. Un autre texte a été introduit mais n'a pu être voté, en raison de blocages dans les discussions depuis quelques semaines au parlement.
En novembre et décembre 2014, l'opposition et la société civile avaient manifesté à plusieurs reprises à Lomé, mobilisant des milliers de personnes dans la rue pour exiger des réformes politiques instaurant la limitation des mandats présidentiels.
Un scénario similaire au Burkina Faso , où le président Blaise Compaoré avait été chassé du pouvoir le 31 octobre – après 27 ans de règne – par la rue après avoir tenté de se représenter une énième fois à la présidentielle, est néanmoins très peu probable au Togo, selon les observateurs. Car contrairement au Burkina, l'opposition togolaise est très divisée et le pouvoir politique reste solidement soutenu par l'armée et les forces de sécurité. « Nous allons toujours maintenir la pression sur le régime. Si nous sommes contraints d'aller aux élections sans les réformes, nous mobiliserons les populations à voter pour moi », a déclaré l'opposant Jean-Pierre Fabre.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/02/26/togo-gnassingbe-brigue-un-troisieme-mandat_4583549_3212.html#1GX3cwvgSp6VD6Wg.99

vendredi 20 février 2015

LA FUITE DE L'ANC DEVANT L'ELECTION PRESIDENTIELLE


Depuis plusieurs mois l’ANC cherche à faire sortir le prochain scrutin présidentiel du cadre constitutionnel et légal.
Elle a d’abord cherché à dénier la compétence de l’assemblée nationale pluraliste et légalement élue pour instaurer un cadre de réformes extérieur à la représentation parlementaire .
Le Chef de l’état a à cette occasion rappelé que s’il était personnellement favorable à des réformes institutionnelles celles-ci ne pouvaient pas prendre la voie informelle requise par l’opposition et qu’elle devaient passer par la voie constitutionnelle de l’assemblée nationale.
L’ ANC a alors changé son fusil d’épaule et a présenté une proposition de réformes qui a été soumise par le gouvernement à l’Assemblée.
Mais l’Assemblée a rejeté ce texte qui créait une inéligibilité rétroactive.
L’opposition a alors repris cette proposition sous la même forme mais aucun consensus ne s’est dégagé sur ce texte dont l’objectif essentiel était pour un leader de l’opposition d’interdire à son principal concurrent de se présenter.
Voici qu’aujourd’hui prétextant un vide qu’elle aurait contribué à instaurer, l’ANC cherche encore à différer le scrutin en redemandant le recours à des instances extraconstitutionnelles ayant pour objet de réaliser des réformes et de fixer la date de l’élection présidentielle.
N’en déplaise à ceux qui voudraient manipuler les textes constitutionnels pour satisfaire leurs ambitions politiques l’élection présidentielle se déroulera selon la procédure constitutionnelle et sera organisée et contrôlée par les organes habilités à cette fin par la constitution.

Komi Alouim

samedi 7 février 2015

EYADEMA DANS L'HISTOIRE



Voila dix ans que Gnassingbé Eyadema a quitté la scène politique  et qu’il est entré dans l’histoire.

Dans la galerie des portraits des chefs d’état africains, il occupe une place de choix .

Par sa longévité au pouvoir : plus de 37 ans.

Par le poids de sa présence parmi les dirigeants  africains et son autorité sur ses pairs.

Par les adaptations  successives de son régime qui s’est transformé au rythme de la société environnante  et qui est notamment passé du parti unique au multipartisme,  de l’autocratie à la démocratie.

Comme en son temps pour le général de gaulle il lui a été reproché d’avoir une vision autoritaire du pouvoir.

En réalité ,Gnassingbé Eyadema a construit les fondations d’un état moderne avec une administration solide et efficace, une armée disciplinée et compétente, un développement économique  signalé. 

Dans l’éternel balancier entre la sécurité et la liberté il a fixé le curseur à des niveaux adaptés aux exigences de l’époque.

Et ce serait une singulière bévue que d’apprécier ce régime d’hier avec les yeux d’aujourd’hui.
Koffi Souza